«Je pose un genou par terre en guise d’hommage. Louis-Thomas Pelletier, dont c’est le premier roman, m’a fait rire aux larmes. Inquiet, Jeff (mon chien) s’est blotti contre moi pour me consoler, convaincu que j’étais affligée de désespoir.
J’étouffais presque. Un bonheur joyeux. Un roman comme celui-ci, il ne faut pas toute une vie pour l’imaginer, mais tout un talent pour l’écrire. Cela commence comme une triste comptine où un malheureux Francis se fait dire par sa blonde qu’elle l’aime beaucoup. Beaucoup est de trop. "Curieusement, le fait d’ajouter beaucoup à la suite de l’expression je t’aime en diminue la portée. D’autant que cette expression est généralement suivie de la conjonction mais, comme dans je t’aime beaucoup, mais je te quitte.
Francis est largué par sa Geneviève, ouvrant la voie à un état de végétation propre aux amoureux éperdus. Francis est encore plus banal qu’un téléfilm coté 6.
Un antihéros qui fait du pâté chinois, qui détient un insignifiant baccalauréat cumulatif en psycho, socio et philo, un appartement quelconque, un emploi pitoyable dans les assurances où il fait des guirlandes avec des trombones et, encore plus navrant : il vide une boîte d’Alpha Bits pour trouver les "G". Il tombera par hasard sur une poupée gonflable qui ressemble à Geneviève, prétexte à des scènes d’un absurde et d’une drôlerie constants.
Il y a du Stéphane Bourguignon dans son écriture, pour l’observation des mœurs, mais il y a surtout du Pelletier, un style bien à lui qui, comme l’écrit en couverture son éditeur, Michel Brûlé, "possède toutes les qualités pour devenir un immense best-seller". Je seconde.»
Renée-Claude Brazeau, Journal de Montréal