Jasmin Roy n’a pas connu une enfance comme les autres. Dès sa naissance, il doit se battre avec des problèmes de motricité. À cause de ce handicap, il se sent mis de côté par les garçons de son âge et préfère donc la compagnie des filles. Il passe sa petite enfance à Montréal sans trop de tracas. Il fréquente à cette époque l’école alternative Nouvelle-Querbes où il peut évoluer à son rythme en compagnie des filles. En 1976, ses parents
«granolas» décident de vivre à fond la mode du «retour aux sources» et vont s’installer dans le rang 6 de la municipalité de Tingwick. L’année suivante, Jasmin entre en 6e année, loin de penser qu’il devra vivre un enfer pendant plus de cinq ans. Des attroupements de garçons le battent, l’humilient, l’insultent:
«tapette, moumoune, osti de fif.» Il doit même éviter d’aller à la toilette des gars de peur de se faire battre. Ostracisé, écrasé, agressé physiquement par la majorité des étudiants, il ne vit pas, il survit. Même certains professeurs le rabaissaient devant ses pairs.
À 44 ans, Jasmin Roy a décidé d’écrire ce livre à la suite des témoignages de jeunes qui sont encore taxés «d’osti de fif» en milieu scolaire. Vingt-sept ans ont passé depuis sa sortie du secondaire, et, selon l’auteur, le problème persiste encore.