Ils ont troqué leurs slogans socialistes contre de la publicité, la solidarité de la rue contre le confort du bungalow, leur poésie contre un écran cathodique.
Ils ont remplacé l’international par leur nombril. Le mouvement hippie a jeté aux ordures ses idéaux politiques et s’est laissé radicalement récupérer par le système. Leur révolte restant inachevée, les baby-boomers ont contribué à l’édification de cette société du «chacun pour soi» et de l’individualisme chronique. Depuis les années 60, ils monopolisent l’histoire et le débat politique, ils déterminent les valeurs de la société. La génération X a grandi dans leur ombre sans pouvoir remettre en question leurs principes. À son tour, elle s’est fait avaler par la «maudite machine»
Et nous voilà.
Ceci n’est pas le procès des baby-boomers. Ceci est notre propre procès. Qui sommes-nous ? Génération no name, garante de la survie de l’humanité. Notre choix est clair. Ou bien on reste cloués devant cette abrutissante télévision à regarder la destruction du monde, ou bien on se lève fièrement et on travaille à bâtir une société meilleure. Il est possible et urgent de définir de nouvelles valeurs et de les défendre contre l’individualisme et l’égocentrisme ambiants. Pour nous et pour la suite du monde. L’avenir nous appartient et l’histoire retiendra ce que nous en ferons.