«Nous sommes des perdants perpétuels », dit Jacques Parizeau à son biographe, cinq ans après la défaite référendaire. Comme lui, la plupart de nos grands hommes ont vu leur carrière se terminer par de retentissants échecs : Montcalm a été vaincu, Papineau contraint à l’exil et Lévesque poussé à la démission. Notre imaginaire est imprégné de ces échecs. Notre dramaturgie, notre cinématographie, notre littérature et nos téléromans sont ainsi peuplés d’hommes faibles et défaitistes, quand ils ne sont pas fourbes, hypocrites ou violents. La publicité québécoise met elle-même en scène des hommes pitoyables ou niais, et cela ne nous étonne même plus.
Avec Échecs et mâles, Mathieu-Robert Sauvé signe un grand reportage sur la condition masculine qui explore une piste inédite : l’absence de modèles masculins québécois.