Boucar Diouf est humoriste et auteur, mais ce que peu de gens savent, c’est qu’il est titulaire d’une maîtrise et d’une attestation d’études approfondies à la faculté des sciences de l’Université de Dakar, et qu’il a fait une thèse de doctorat en océanographie sur l’adaptation des poissons au froid à l’Université du Québec à Rimouski. Nous le connaissons depuis quelques années pour ses spectacles à la fois hilarants et tendres où se mêlent traditions africaine et québécoise à travers de nombreux proverbes, contes, anecdotes et musique.
Le brunissement des baleines blanches est une fiction racontant les tribulations de Globi, une femelle bélouga qui souhaite sauver sa famille de la pollution du Saint-Laurent. Préoccupée par le cancer qui ronge sa mère, elle décide de quitter les eaux polluées du grand fleuve pour rejoindre les mers du sud. Mais incapable de garder le cap pendant son escapade, elle échoue sur une plage de la Nouvelle-Angleterre. Secourue par des biologistes, elle se retrouve quelques jours plus tard nageant dans un aquarium avec un vieux phoque retraité du cirque, nommé Jo Groenland. Le phoque, qui a toujours rêvé de retourner dans la nature, lui propose un stratagème qui leur permettra de prendre le large. Signée Jo Groenland, cette mise en scène digne des plus grands spectacles leur redonnera la liberté ! De retour dans l’estuaire, l’artiste réalise à son tour que la vraie vie d’un phoque n’est pas aussi simple qu’il l’imaginait.
À SAVOIR
Les bélougas du Saint-Laurent constituent la population de baleines blanches la plus au sud de la planète. Tous les autres représentants de leur espèce habitent des eaux plus nordiques. Incapables de migrer vers les mers chaudes, mais bien adaptés aux eaux froides du Saint-Laurent, ils voient chaque année débarquer les baleines visiteuses. Ces espèces, contrairement aux bélougas, barbotent dans l’estuaire uniquement pendant la saison estivale. Un court séjour qui les protège partiellement des contaminants qui y abondent. En effet, même si sa salubrité générale s’est améliorée ces dernières années, l’estuaire du Saint-Laurent a déjà été très pollué. Une contamination d’origine industrielle qui a provoqué une multitude de maladies chez les bélougas qui y résident en permanence. Bref, ces baleines autrefois blanches et en santé sont aujourd’hui brunes et sérieusement menacées.
Article paru dans le journal Métro.
Article paru dans le Devoir.