À la fin des années 1970, Guy Lafleur, Marcel Dionne, Mike Bossy, trois Québécois, Denis Potvin, un Franco-Ontarien et Bryan Trottier, un Amérindien portant un nom francophone dominaient la LNH. En 1979, le Parti Québécois était au pouvoir et se préparait à déclencher un référendum sur la souveraineté du Québec. Pour les Québécois, c’est bien connu, le hockey est une religion, mais pour les Canadiens anglais, le hockey, c’est la guerre où tous les coups sont permis et Wayne Gretzky devait être le sauveur. La rivalité Gretzky-Lemieux était pour eux une reconstitution de la bataille des Plaines d’Abraham.
Le 99 a amorcé sa carrière dans la LNH avec les Oilers d’Edmonton à l’époque où la ligue comptait plusieurs équipes « Mickey Mouse », selon son expression, et il a joué aux côtés de futurs membres du Temple de la Renommée, notamment Mark Messier, Paul Coffey et Grant Fuhr, et il était protégé par Dave Semenko.
Mario Lemieux a fait son entrée dans la LNH en 1984 avec les Penguins de Pittsburgh, la pire équipe de la ligue. Lors de la Coupe Canada en 1987, il a prouvé qu’il était le meilleur joueur de hockey au monde en marquant 11 buts, dont le but gagnant en finale. Le Magnifique a gagné deux Coupes Stanley, deux trophées Conn-Smythe et six trophées Art-Ross, dont son plus héroïque en 1993 où il a réussi 160 points en 60 matchs, malgré le fait qu’il ait été tenu à l’écart du jeu en raison de la maladie de Hodgkin. Mario Lemieux a connu 40 matchs de 3 buts et plus, alors que le 99 en a 50 à son crédit, mais il a joué 572 matchs de plus que le 66 en saison régulière. Mario Lemieux a souffert de maux de dos et il a reçu des coups vicieux lui ayant provoqué des blessures, qui l’ont empêché de remporter au moins trois autres championnats des compteurs, ce qui l’aurait placé devant le 99.
Il y a eu Maurice Richard, Gordie Howe, Bobby Orr, Guy Lafleur et Wayne Gretzky, mais il y a un seul Michel-Ange du hockey et c’est Mario Lemieux. Mario Lemieux ne mérite pas seulement le titre du meilleur joueur de hockey de tous les temps, mais il a prouvé en devenant propriétaire des Penguins de Pittsburgh et en sauvant ainsi la concession, qu’il était un homme loyal, passionné, extrêmement intelligent et un excellent homme d’affaires.
Postface de Sylvain d’Auteuil